Circuit training à base de proprioception avec ballon (Araujo, Zamalek Le Caire)

Luis Gustavo Araujo, préparateur physique Brésilien passé par le club égyptien du Zamalek Le Caire nous propose une situation sous forme de circuit training permettant de travailler la qualité d’appuis, les déplacements dans les petits périmètres et la proprioception avec la réalisation d’enchaînements techniques.

La proprioception peut-être proposée en réathlétisation lors d’un retour de blessure mais également en prévention afin de limiter les risques de blessures. Le travail de proprioception permet :

– D’avoir un meilleur équilibre.

– De gagner de la force en tonicité.

– De verrouiller les articulations (chevilles et genoux).

La situation propose 7 ateliers, vous pouvez travailler par exemple en intermittent 30 secondes de travail / 30 secondes de récupération active en faisant travailler votre coéquipier (comme sur la vidéo) pendant 2 séries soit un temps total de travail d’environ 15 minutes.

Cette situation peut-être proposée chaque semaine en début ou fin de séance comme une routine. Les ateliers peuvent être également disposés sur toutes les séances et les joueurs pourront réaliser l’exercice librement en arrivant un peu plus tôt ou en partant un peu plus tard.


Comment faire un strapping pour les adducteurs ?

Le type d’effort, de course du footballeur amène une forte sollicitation du muscle adducteur. Les prises de balle aériennes demandant une extension et même une hyper-extension de la jambe, le recul-frein, les pas croisés (et non pas chassés car regardez bien, en match, les joueurs ne font jamais de pas croisés) autant d’actions pouvant amener des blessures, des lésions musculaires plus ou moins importantes (élongation, déchirure, claquage, pubalgie,…).

L’adducteur étant un muscle fragile, il est primordial l’échauffer spécifiquement et l’étirement afin de limiter les risques de blessures. Malgré, cela les blessures peuvent survenir et un strapping de l’adducteur lors de la phase de retour, de réathlétisation.

Voici deux vidéos vous montrant comment « strapper » efficacement un adducteur.


Le rôle de l’erreur dans la construction du sportif (Dorian Martinez)

La culture de la défaite

On entend souvent dire que les sportifs français n’ont pas la « culture de la gagne ». En fait, je pense surtout qu’ils n’ont pas la « culture de la défaite ».

Car, pour espérer gagner, il faut savoir (ça s’apprend !) perdre. C’est à dire prendre du recul sur les raisons de la défaite pour progresser et devenir plus performant.

Depuis tout petit, le système scolaire nous formate à penser qu’il n’y a toujours qu’une seule bonne réponse et que se tromper est grave (stylo rouge, mauvaise note, etc.) Du coup, cela produit de futurs entraineurs et de futurs sportifs qui ont ce rejet de l’erreur profondément ancré en eux.

Cela génère plusieurs problèmes :
– Le rejet du mauvais résultat.
– La difficulté à prendre des risques, à oser.
– Le manque de plaisir à tenter des choses.
– Le sentiment de culpabilité face à la défaite.
– L’absence de remise en question.
– L’absence de résultats ! (d’où l’idée que nous n’avons pas la culture de la gagne qui n’est en fait que la conséquence d’un système général médiocre).

La défaite et l’erreur sont fondamentalement nécessaires à toute progression.
Culture de la défaite (Dorian Martinez)

Si bébé nous n’avions pas osé nous lever pour marcher, aujourd’hui nous serions tous des larves rampantes. Si nous n’avions pas persévéré face aux chutes (+de 3000 en moyenne) nous n’aurions jamais su comment nous tenir debout !

Roger Federer, le tennisman le plus titré de l’histoire à gagné 17 titres du grand Chelem en 17 ans. Cela veut dire que 3 fois sur 4 quand il s’est aligné à un tournoi du grand chelem, il a perdu. Ses statistiques sont hallucinantes, pourtant sont taux de titre remporté est de 25%. Dans la plupart des cas, il est reparti d’un tournoi majeur avec une défaite.

Peut-on pour autant dire qu’il a échoué ?

Bien sûr que non.
Il a intégré que la défaite fait partie intégrante du processus de victoire et d’apprentissage.

L’idée n’est pas de se complaire dans la défaite. Ce n’est jamais agréable de perdre. La clé c’est d‘essayer d’en tirer des enseignements qui viendront compléter les enseignements des victoires (ne pas les oublier) pour s’inscrire dans un processus d’amélioration continue.

Tout bénéf pour son activité sportive et pour son développement personnel.

Dorian Martinez (psychologue du sport)
www.psysport.com


Le décrassage d’après-match (Frédéric Aubert, FFF)

La séance de décrassage est très présente dans le football professionnel le lendemain du match et même directement après le match. dans le football amateur, cette séance est très rarement intégrée dans la semaine d’entrainement collective. Cependant, rien empêche un décrassage individuel en autonomie pour vos joueurs le lendemain de match. Dans cet optique, intéressons nous maintenant au « pourquoi du comment » de cette notion. Frédéric Aubert, préparateur physique de l’équipe de France Féminine nous donne son point de vue sur le sujet.

Les grandes lignes :  » le décrassage doit s’intéresser à tout les groupes musculaires, et ne peut se résumer à du cardio par le seul footing. »

« Premièrement,Libérer, drainer les muscles, deuxièmement, il vise au déverrouillage articulaire enfin il doit permettre la désaturation mentale »

Libérer, drainer les muscles : partir des gammes de course, rappel de gainage travail aérobie (12 minutes ) avec footing et gammes athlétiques.

Déverrouillage articulaire :  Avec des assouplissements / étirements, de la proprioception et un travail de souplesse active.

Désaturation mentale : En visant un côté ludique, en surprenant les joueurs.

Direction maintenant les « grands bleus » où , lors des « jours off », de récupération, les joueurs travaillent en autonomie suivant leurs formes, leurs envies. Nous pouvons ainsi voir que les pratiques sont bien différentes selon les joueurs ainsi :

– Gainage pour M. Sakho.

– Multi -sport avec du badminton pour Lloris et Pogba ou du Basket pour Varane et Cabaye.

– Du vélo à faible intensité.

– Du footing sur tapis pour Matuidi et Débuchy.

– De la musculation du haut du corps à faible intensité de charge pour Benzema.

– Des intermittents de course avec changement de direction (vitesse entre 80 et 95 % de VMA) pour Valbuena, Griezmann et Matuidi.


Séance sur le jeu à 2, à 3 sur les côtés (Kevin Cauet, Inter Milan)

Direction  l’ Italie et les nerazurri de l’Inter Milan pour une séance à thème sur le jeu à 2, à 3 sur les côtés avec Kévin Cauet un entraîneur français qui a exporté son talent à l‘’Accademia Inter’’ ( U12, U14, U16 depuis maintenant 6 années et qui aujourd’hui ouvre des « academy Inter Milan » dans le monde entier.

Kevin cauet Inter milan

Objectif séance

Améliorer la pratique du jeu à 2, à 3 joueurs sur les cotés en zone de finition, avec un système de jeu en 4-4-2.

Nombre de joueurs: 22 (2 gardiens de but et 20 joueurs de champ).

Echauffement (10 minutes) : exercices de mobilité articulaire et de souplesse active.

Objectif: activation et préparation de l’organisme pour l’entrainement. Les gardiens vont avec l’entraineur des gardiens.

Technique (20 minutes) : exercice de combinaisons de passes à 3 joueurs.

Faire un losange (adapter les distances en fonction de son public) et placer les joueurs de façon a avoir 2 joueurs au départ du ballon et 1 joueur par plot rouge.

Objectif: améliorer la transmission du ballon (passe), principalement en 1 touche + prendre conscience des attitudes et des mouvements (courses et timing) sans ballon dans un jeu à 3.

Première séquence de jeu à 3 avec appui-remise dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, pendant 2 minutes, puis dans le sens inverse 2 minutes. A la fin de la séquence, le joueur 1 prend la place du joueur 2 et le joueur 2 celle du joueur 4. Le joueur 3, après avoir décroché, reviens sur son plot. Lorsque le ballon arrive au joueur 4, même exercice.

Exercice 1Deuxième séquence de jeu à 3 avec une-deux dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, pendant 2 minutes, puis dans le sens inverse 2 minutes. A la fin de la séquence, le joueur 1 prend la place du joueur 2 et le joueur 2 celle du joueur 4. Le joueur 3, après avoir décroché reviens sur son plot. Lorsque le ballon arrive au joueur 4, même exercice.

Troisième séquence de jeu à 3 avec dédoublement dans le sens contraire des aiguilles d’une montre, pendant 2 minutes, puis dans le sens inverse 2 minutes. A la fin de la séquence, le joueur 1 prend la place du joueur 2 et le joueur 2 celle du joueur 4. Le joueur 3, après avoir décroché reviens sur son plot. Lorsque le ballon arrive au joueur 4, même exercice.

Après chaque séquence, entre 30 secondes et 1 minute de récupération.

Forme jouée (20 minutes): exercice de 4 vs 4 avec 2 appuis latéraux .

La zone de jeu est de 25m x 35m et il y a 3 petits buts à défendre et 3 petits buts à attaquer. A l’intérieur, 3 touches maximum et les appuis ne peuvent jouer qu’à 1 touche. 1 point si on marque dans le but axial et 3 points si on marque dans un des deux buts latéraux. Les appuis ne peuvent pas marquer directement. Objectif: être capable de marquer le plus de but possible, sur des combinaisons à 2, à 3 joueurs.

Premier bloc de 4 minutes. A la 2’ on change les appuis. A la fin, 2 minutes de récupération.

Deuxième bloc de 4 minutes. Première variante: à l’intérieur du terrain, alternance 1 touche – 3 touches. A la 2’ on change les appuis. A la fin, 2 minutes de récupération. Troisième bloc de 4 minutes. Deuxième variante: à l’intérieur du terrain, 2 touches maximum. A la 2’ on change les appuis. A la fin, 2 minutes de récupération.

Forme jouéePour cette exercice, on demande aux joueurs, à l’intérieur du terrain et en possession du ballon, de se positionner en 2-2 de façon a retrouver notre ligne de 4 (avec les 2 appuis) et deux attaquants. Pour ceux qui défendent, en revanche, on demande une ligne à 4.

Mise en situation (25/30 minutes):

Situation globale avec un 6(offensifs) contre 4 (défensifs) + 1 (le gardien de but).

On utilise une moitié de terrain, que l’on va diviser en 3 zones verticales. Les touches sont libres. L’objectif des joueurs offensifs est de marquer dans le grand but. L’objectif des joueurs défensifs est celui de récupérer le ballon et de marquer dans un des deux petits buts, placés sur la ligne de moitié de terrain.

Objectif: être capable de déséquilibrer l’adversaire (et marquer) par l’intermédiaire d’un jeu à 2, à 3 joueurs sur les cotés du terrain.

On commence avec une seule règle: maximum 1 joueur défensif dans les zones extérieures, pendant 8 minutes (varier les départs de ballon et créer des situations avec des transitions). Pour les rotations, c’est du poste par poste (décider à l’avance quand effecteur les rotations, si c’est après un nombre de ballons joués ou après un certain temps).

Première évolution: on agrandit les zones extérieures (et donc on réduit la zone axial) et la règle devient: maximum 2 joueurs défensifs dans les zones extérieurs (là aussi varier les départs de ballon et les situations avec transitions). On passe à 8 minutes pour ce qui est de la durée de l’exercice. Pour les rotations, c’est du poste par poste (décider à l’avance quand effecteur les rotations, si c’est après un nombre de ballons joués ou après un certain temps).

Deuxième évolution: possibilité de passer à un 8 (offensifs) contre 6 (défensifs) en continuant avec le même type d’exercice, pendant 8 minutes. Possibilité également de compter les ballons.

mise en situationMatch final (15/20 minutes): 11 vs 11 sur 3/4 de terrain à 11.

Les touches sont libres et les deux équipes jouent en 4-4-2.

Objectif: être capable de mettre en pratique les notions vues et ce qui a été réalisé précédemment pendant la séance.

Merci encore à Kevin Cauet et à l’inter Milan pour cette séance à thème.


Technique de volée, 1/2 volée, frappe hors de la surface ( Bielsa, Argentine)

Trop de jeunes joueurs (ou moins jeunes) ne voient pas l’intérêt du travail de répétition, de gammes  techniques dans les apprentissages. Grave erreur, si vous vous déplacez dans les centres de formations, les gammes techniques générales ou en travail au poste sont omniprésentes dans les séances. Illustrons nos propos même dans le « très » haut niveau avec la sélection Argentine pendant la période Marcelo Bielsa (1998-2004) sur une situation avec ses variables pour la technique de frappe hors de la surface (de volée, de 1/2 volée après conduite de balle).

Le travail de technique analytique vise a disséquer le geste technique afin que le joueur puisse mettre en place sa propre technique efficace en lien avec ses qualités individuelles tout en respectant certains principes d’efficacité technique générale.

Le travail technique doit faire parti d’un continuum (tactique, physique), d’une continuité dans la séance en respectant les préceptes de la F.F.F. « contextualisation » (forme jouée où nous analysons ce qui va et ne va pas), « décontextualisation » (technique analytique) puis « recontextualisation » (forme jouée pour voir si les comportements changent).

Afin de convaincre les derniers sceptiques sur l’intérêt des gammes techniques, prenons un exemple : une séance sur la passe avec forme jouée uniquement(conservation du ballon, jeu réduit,…) comptera beaucoup moins de passes par joueur qu’une séance sur la technique de passe.

Conclusion : Gardez toujours en tête que la technique individuelle et les jeux réduits sont indissociables (c’est une continuité), se sont les meilleurs amis du monde et que l’un ne va pas sans l’autre.